La musicothérapie est une pratique de plus en plus reconnue pour son potentiel à améliorer la qualité de vie des personnes âgées 50+. Grâce à des expériences musicales vivifiantes, cette approche thérapeutique permet de traiter divers aspects de la réalité humaine, tels que l’anxiété, le deuil, la dépression, les désirs non réciproques, les désaccords relationnels, la dépendance et les traumatismes. Dans cet article, nous nous penchons sur cette discipline en rapportant les propos tenus par Joel Kroeker, MMT, RCC-ACS, psychanalyste jungien et spécialiste de la musicothérapie, lors d’une grande conférence sur le sujet, organisée par Carrefour 50+ le 21 février dernier.
Selon Joel Kroeker, la musique est bien plus qu’un simple son : c’est une expérience dans laquelle nous entrons, presque comme un rêve, qui peut engager et animer des aspects essentiels de notre esprit, de notre corps, de nos désirs, de notre imagination, de notre développement et même de nos relations. « La musicothérapie s’appuie sur la qualité vivifiante des expériences musicales pour traiter des aspects spécifiques de notre réalité humaine », explique-t-il.
Kroeker offre un aperçu du monde revitalisant de la psychothérapie centré sur la musique, avec pour objectif de dynamiser la relation entre les individus et leur âme musicale. Il invite les personnes pour qui la musique a été importante à différents moments de leur vie ou celles qui sont curieuses de découvrir comment les expériences musicales peuvent mener à la guérison et à la vitalité à rejoindre cette présentation.
Selon lui, la musicothérapie est particulièrement bénéfique pour les personnes âgées 50+, car elle permet de renforcer le lien avec soi-même et avec les autres, tout en offrant un espace de créativité et d’expression. Kroeker souligne que cette pratique thérapeutique est adaptée aux besoins et aux attentes des personnes âgées, en tenant compte de leur vécu et de leur histoire personnelle.
DE NOMBREUX BIENFAITS
Parmi les nombreux bienfaits de la musicothérapie, on peut citer la réduction de l’anxiété et du stress, l’amélioration de la qualité du sommeil, la stimulation de la mémoire et de la cognition, le renforcement de l’estime de soi et la promotion de la résilience face aux difficultés de la vie. Kroeker insiste sur l’importance de l’écoute et du dialogue dans le processus thérapeutique : « La musicothérapie repose sur une relation de confiance entre le thérapeute et la personne accompagnée, et sur la capacité à créer ensemble un espace d’expression et de partage ».
En outre, la musicothérapie peut également favoriser l’interaction sociale et le soutien mutuel entre les participants, créant ainsi des liens et des réseaux de soutien essentiels pour les personnes de plus de 50 ans. Kroeker souligne que la musique a le pouvoir de transcender les barrières culturelles, linguistiques et générationnelles, permettant ainsi de renforcer la cohésion et la solidarité au sein de la communauté.
Ainsi, la musicothérapie, en tant que discipline en constante évolution, s’adapte aux progrès scientifiques et aux nouvelles découvertes concernant les bienfaits de la musique sur le corps et l’esprit. Les recherches en cours dans ce domaine permettent de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à l’efficacité de la musicothérapie et d’affiner les méthodes et les techniques utilisées par les praticiens.
Enfin, la musicothérapie est un outil précieux pour les professionnels de la santé et du bien-être travaillant auprès des personnes 50+. En intégrant cette approche à leur pratique, ils peuvent offrir une prise en charge plus complète et holistique à leurs patients, contribuant ainsi à une meilleure qualité de vie et un vieillissement en santé.
Dans un contexte où les enjeux du vieillissement et de la qualité de vie des personnes âgées sont de plus en plus préoccupants, la musicothérapie apparaît comme une solution innovante et efficace pour répondre à des besoins grandissants.
Le 15 mai 2023, le Carrefour 50+ Colombie-Britannique a présenté son plaidoyer au Comité sénatorial permanent des langues officielles, réclamant l'inclusion du français dans les services publics, notamment la santé, dans la province. En voici l'essentiel.
La province est la deuxième en termes de population 50+ au Canada, après l'Ontario en excluant le Québec, avec une augmentation de 8,48% entre 2016 et 2021, atteignant 2 056 845 personnes. Parmi elles, 32 355 personnes parlant français représentent 43,3 % de la population francophone vivant en situation linguistique minoritaire dans la province.
Cependant, la Colombie-Britannique demeure la seule province canadienne sans politique de services en français reconnue par le gouvernement provincial. Le Carrefour 50+ a souligné de nombreux cas où le français a été omis dans les affichages multilingues dans les hôpitaux, les cliniques et les bibliothèques, en dépit du statut officiel de cette langue au niveau national.
Un autre défi spécifique est lié à la perte d'une langue apprise chez les personnes âgées, en particulier dans les situations médicales ou neurocognitives. Le phénomène, bien documenté, indique que des personnes francophones parlant couramment anglais peuvent perdre la capacité de communiquer en anglais, ce qui rend difficile l'expression de leurs besoins en situation de soins de santé.
Le Foyer Maillard à Maillardville, un centre de soins pour les personnes âgées francophones depuis 1969, a été cité comme un exemple de l'érosion des services en français. Depuis sa reconstruction en 2016, le foyer n'a plus de lits réservés aux résidents francophones malgré les transferts de fonds importants du gouvernement fédéral.
Le Carrefour 50+ a appelé à des clauses linguistiques dans les transferts fédéraux de santé aux provinces et territoires, similairement à ce qui est fait dans le domaine de l'éducation. Pour la population francophone vieillissante en situation linguistique minoritaire en Colombie-Britannique, l'accès aux soins de santé en français est une question de plus en plus urgente.
Le vieillissement de la population LGBTQ+ soulève des questions importantes quant à l’inclusion et la qualité de vie dans les résidences pour personnes aînées. La diversité et l’acceptation sont de plus en plus présentes dans la société, mais qu’en est-il des établissements dédiés aux personnes aînés ? Julien Rougerie, directeur général de la Fondation Émergence, et Darren Usher, président du conseil d’administration de la Dignity Seniors Society, ont partagé leurs points de vue sur cette question cruciale lors d’une grande conférence organisée par le Carrefour 50+ le 31 janvier dernier
Selon Julien Rougerie, il est essentiel de considérer les besoins spécifiques des personnes aînées LGBTQ+ lors de la planification des services et des soins dans les résidences pour personnes aînées. « Les personnes aînées LGBTQ+ ont des besoins différents de ceux de leurs pairs hétérosexuels, en termes de soutien social, de services de santé et de compréhension des problèmes spécifiques auxquels elles sont confrontées » explique-t-il. « Il est important que les résidences pour personnes aînées soient adaptées et sensibilisées à ces besoins, afin de garantir un environnement inclusif et respectueux pour tous. »
Darren Usher, de la Dignity Seniors Society, partage cet avis et souligne que les établissements doivent également veiller à ce que leur personnel soit formé pour comprendre et répondre aux besoins des résidents LGBTQ+. « La formation du personnel est cruciale pour assurer un environnement sûr et accueillant pour les personnes aînées LGBTQ+. Les employés doivent être conscients des questions liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre et être en mesure de répondre aux besoins des résidents avec empathie et professionnalisme » déclare Darren Usher.
Les deux experts s’accordent à dire que des progrès ont été réalisés dans certaines résidences pour personnes aînées, mais qu’il reste encore beaucoup à faire pour garantir l’égalité et l’inclusion pour les personnes LGBTQ+. Julien Rougerie souligne que la Fondation Émergence travaille en étroite collaboration avec les établissements et les organismes de réglementation pour mettre en place des politiques et des pratiques qui favorisent l’inclusion des personnes aînées LGBTQ+. « Nous avons développé des outils et des ressources pour aider les résidences pour personnes aînées à mieux comprendre les besoins des personnes LGBTQ+ et à adapter leurs services en conséquence. Notre objectif est de garantir que chaque personne aînée puisse vivre dans un environnement qui respecte et célèbre sa diversité » précise-t-il.
Néanmoins, il est important de reconnaître que la création d’un environnement inclusif et accueillant pour les personnes aînées LGBTQ+ ne se limite pas à la mise en place de politiques et de programmes spécifiques. Julien Rougerie insiste sur la nécessité de changer les attitudes et les perceptions au sein des résidences pour personnes aînées. « Il ne suffit pas de cocher des cases et de mettre en place des politiques sur papier. Les établissements doivent s’engager activement à promouvoir la diversité et l’inclusion et à remettre en question les stéréotypes et les préjugés qui peuvent persister en leur sein » souligne-t-il.
Darren Usher, quant à lui, met l’accent sur l’importance de la création de réseaux de soutien pour les personnes aînées LGBTQ+. « Les personnes aînées LGBTQ+ peuvent se sentir isolées et vulnérables, surtout si elles vivent dans un environnement qui ne reconnaît pas ou ne soutient pas leur identité. La mise en place de groupes de soutien et d’activités spécifiques pour les personnes aînées LGBTQ+ peut grandement contribuer à renforcer leur bien-être et leur qualité de vie » explique-t-il.
En fin de compte, la question de savoir si les résidences pour personnes aînées sont prêtes à accueillir les personnes LGBTQ+ dépend en grande partie de la volonté des établissements à reconnaître et répondre aux besoins spécifiques de cette population. Comme le souligne Darren Usher, « il est crucial que les résidences pour personnes aînées travaillent en étroite collaboration avec les personnes LGBTQ+ elles-mêmes, ainsi qu’avec les organisations de soutien et les experts du secteur pour s’assurer qu’elles offrent un environnement véritablement inclusif et respectueux pour tous les résidents. »
Les efforts de la Fondation Émergence et de la Dignity Seniors Society contribuent à sensibiliser les résidences pour personnes aînées aux besoins des personnes LGBTQ+ et à favoriser un environnement où chacun peut vieillir avec dignité, indépendamment de son orientation sexuelle ou de son identité de genre. Il est essentiel que ces initiatives se poursuivent et s’intensifient afin que les personnes aînées LGBTQ+ puissent profiter d’un habitat en toute sérénité et bénéficier des mêmes niveaux de soutien, de respect et d’inclusion que leurs pairs hétérosexuels.
Maurice Guibord, directeur général de la Société historique francophone de la Colombie-Britannique, est un homme passionné par l'histoire. À 68 ans, il a vécu de nombreuses expériences toutes reliées à sa passion : l’histoire.
La sienne commence à Ottawa où il vit le jour en 1954. Il admet avoir souffert longtemps avant de réaliser qu'il ne peut tolérer la chaleur de la capitale nationale. D'abord traducteur, il est ensuite parti étudier l'archéologie latino-américaine à Calgary à 23 ans où il a travaillé comme archéologue dans le sud-ouest américain, notamment. Cependant, la chute des prix du pétrole a mis fin à cette carrière, l'obligeant à chercher un nouvel emploi.
Il a alors travaillé comme conservateur en histoire culturelle (soit colonialiste) au musée Glenbow, où il a vécu ses meilleures années professionnelles. C'est là qu'il s'est également impliqué dans le secteur communautaire en rejoignant l'ACFA pendant une période difficile.
Maurice Guibord a déménagé à Vancouver avec son partenaire de l’époque pour fuir le printemps de Calgary et est devenu directeur adjoint du musée de Vancouver, alors en grève, traversant même les lignes de piquetage. C'est à Vancouver qu'il s'est imprégné de l'histoire francophone de la ville et a travaillé pour préserver son patrimoine bâti.
Il est ensuite devenu le responsable des programmes éducatifs et du personnel d'interprétation du musée village de Burnaby, où il a récupéré les archives d'une association historique francophone qui avait implosé. Il a alors travaillé avec d'autres passionnés pour donner un nouvel élan à l'organisation ayant un mandat provincial.
Sa passion pour l'histoire francophone est évidente dans ses paroles. Il a réanimé une ancienne société et découvert ses richesses, tout en démontrant le passé colonialiste de l'histoire de la Colombie-Britannique. Mais le défi consiste à le présenter dans une tout autre vision, en tenant compte de la perspective autochtone et en reconnaissant l'apport des francophones à la société canadienne.
Des héros francophones
Maurice Guibord est fier de ses héros francophones, en commençant par son arrière-grand-père, Onésime Guibord, qui a été député provincial en Ontario et a entre autres hypothéqué sa ferme pour fonder le journal Le Droit d'Ottawa. Il admire également les grands voyageurs qui ont accompagné les premiers explorateurs européens par voies terrestres pour créer la traite des fourrures en Colombie-Britannique. Ces hommes, appuyés par leurs femmes autochtones, ont réussi à s'appuyer les uns sur les autres en s'aidant de leur langue et de leur foi pour survivre.
À ce sujet, il est convaincu que les francophones ont un bel avenir en Colombie-Britannique et travaille actuellement sur un projet depuis 5 ans sur les rangers francophones de l'Okanagan et du Cariboo. Il explique que "il y a beaucoup à découvrir, bien que ce soit une histoire assez jeune."
Maurice Guibord est un homme passionné, engagé et déterminé à préserver l'histoire francophone de la Colombie-Britannique. Son travail acharné et son dévouement ont permis de réanimer un travail antérieur et de découvrir de nouvelles richesses. Il continue de rencontrer des gens qui sont en train de faire l'histoire et cherche toujours à en apprendre davantage sur l'histoire francophone de la province.
Nous vous présentons le récit de Pierre Soucy, membre du Conseil d’administration du Carrefour 50+, qui s’est rendu à Victoria pour rencontrer Silas Brownsey, sous-ministre du Secrétariat des relations intergouvernementales, dans le cadre des rencontres organisées par la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique (FFCB), le 9 mars dernier.
« Je me suis d'abord rendu au bureau du Carrefour 50+ dans l’immeuble de la Société francophone de Victoria (SFV) pour retrouver le personnel du Carrefour 50+, et me joindre aux gens qui se rassemblaient à cet endroit pour participer à la marche festive vers l’édifice parlementaire à 10h30. L’atmosphère de célébration qui existait était contagieux!
La marche a attiré plus d’une centaine de participants de tous les âges, y compris un contingent considérable d'enfants d'âge scolaire pleins d’enthousiasme et d’énergie; plusieurs personnes étaient munies de bannières, drapeaux, et autres moyens d'affichage. Quelle belle façon d’accroître notre visibilité sur une note très positive et enthousiaste. Je crois que ce défilé était une première, et deviendra possiblement un évènement annuel!
Après quelques minutes passées sur la pelouse, la moitié du groupe a été admis à l’édifice parlementaire afin de participer à la cérémonie officielle dans le Hall d’honneur. Peu après, Pierre a eu une rencontre avec le sous-ministre Silas Brownsey, qui est également impliqué dans le dossier de la francophonie, au cours de laquelle il a pris soin de signaler que le Carrefour 50+ ne recevait pas de fonds adéquats du fédéral, compte tenu de la taille importante de sa clientèle provinciale. Cela cadrait bien avec le fait concernant le manque d’appui financier pour la francophonie 50+ par le gouvernement provincial de la C.-B., comparativement aux trois autres provinces de l’ouest canadien.
Je peux vous dire sans hésitation que le sous-ministre était à l’écoute pendant la discussion. Je me permets d’espérer qu’il y aura une ouverture de leur part. Le sous-ministre Brownsey semblait clairement familier avec le dossier des personnes aînées dans notre province, grâce à d'autres postes qu’il a occupés dans la machine gouvernementale.
Ce fut une journée mémorable à plusieurs niveaux, et je vous remercie sincèrement de m'avoir confié la responsabilité de représenter le Carrefour 50+ à cette fête joyeuse, ainsi que dans les pourparlers de la journée. »
- Pierre Soucy
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