Maurice Guibord, directeur général de la Société historique francophone de la Colombie-Britannique, est un homme passionné par l'histoire. À 68 ans, il a vécu de nombreuses expériences toutes reliées à sa passion : l’histoire.
La sienne commence à Ottawa où il vit le jour en 1954. Il admet avoir souffert longtemps avant de réaliser qu'il ne peut tolérer la chaleur de la capitale nationale. D'abord traducteur, il est ensuite parti étudier l'archéologie latino-américaine à Calgary à 23 ans où il a travaillé comme archéologue dans le sud-ouest américain, notamment. Cependant, la chute des prix du pétrole a mis fin à cette carrière, l'obligeant à chercher un nouvel emploi.
Il a alors travaillé comme conservateur en histoire culturelle (soit colonialiste) au musée Glenbow, où il a vécu ses meilleures années professionnelles. C'est là qu'il s'est également impliqué dans le secteur communautaire en rejoignant l'ACFA pendant une période difficile.
Maurice Guibord a déménagé à Vancouver avec son partenaire de l’époque pour fuir le printemps de Calgary et est devenu directeur adjoint du musée de Vancouver, alors en grève, traversant même les lignes de piquetage. C'est à Vancouver qu'il s'est imprégné de l'histoire francophone de la ville et a travaillé pour préserver son patrimoine bâti.
Il est ensuite devenu le responsable des programmes éducatifs et du personnel d'interprétation du musée village de Burnaby, où il a récupéré les archives d'une association historique francophone qui avait implosé. Il a alors travaillé avec d'autres passionnés pour donner un nouvel élan à l'organisation ayant un mandat provincial.
Sa passion pour l'histoire francophone est évidente dans ses paroles. Il a réanimé une ancienne société et découvert ses richesses, tout en démontrant le passé colonialiste de l'histoire de la Colombie-Britannique. Mais le défi consiste à le présenter dans une tout autre vision, en tenant compte de la perspective autochtone et en reconnaissant l'apport des francophones à la société canadienne.
Des héros francophones
Maurice Guibord est fier de ses héros francophones, en commençant par son arrière-grand-père, Onésime Guibord, qui a été député provincial en Ontario et a entre autres hypothéqué sa ferme pour fonder le journal Le Droit d'Ottawa. Il admire également les grands voyageurs qui ont accompagné les premiers explorateurs européens par voies terrestres pour créer la traite des fourrures en Colombie-Britannique. Ces hommes, appuyés par leurs femmes autochtones, ont réussi à s'appuyer les uns sur les autres en s'aidant de leur langue et de leur foi pour survivre.
À ce sujet, il est convaincu que les francophones ont un bel avenir en Colombie-Britannique et travaille actuellement sur un projet depuis 5 ans sur les rangers francophones de l'Okanagan et du Cariboo. Il explique que "il y a beaucoup à découvrir, bien que ce soit une histoire assez jeune."
Maurice Guibord est un homme passionné, engagé et déterminé à préserver l'histoire francophone de la Colombie-Britannique. Son travail acharné et son dévouement ont permis de réanimer un travail antérieur et de découvrir de nouvelles richesses. Il continue de rencontrer des gens qui sont en train de faire l'histoire et cherche toujours à en apprendre davantage sur l'histoire francophone de la province.