La vie de Diane Campeau est une mosaïque de résilience, d'engagement communautaire et d'une passion inébranlable pour la culture francophone. Née dans l'effervescence de Montréal (Rive-Sud et Rive-Nord), Diane a grandi dans une famille où l'amour et les valeurs de respect prédominaient, malgré les défis économiques constants.

 

« Nous n'étions pas riches, mais ce que nous avions en abondance, c'était l'amour et des valeurs solides. Cela m'a appris très tôt l'importance de la solidarité et de l'ouverture aux autres », raconte Diane, évoquant ses racines familiales. Son enfance a été marquée par de fréquents déménagements, un reflet de la réalité économique de l'époque. « Chaque déménagement était une leçon de vie, m'enseignant à m'adapter et à trouver de la beauté dans chaque nouvel environnement », dit-elle avec nostalgie. À ce titre, l'influence significative de son oncle, un Allemand qui a épousé une sœur de son père après la Seconde Guerre mondiale, a également joué un rôle crucial dans sa compréhension des horreurs de la guerre et la valeur de la paix.

 

Première rencontre avec la culture autochtone

Diane Campeau a traversé une période particulièrement éprouvante lorsqu'elle a perdu son père à un âge tendre. Le décès soudain de son père survenu lors d’une partie de chasse alors qu'il n'avait que 38 ans, a été un moment déterminant de sa vie. Elle se rappelle avec émotion : « Mon père est décédé d'une crise cardiaque. J'étais très proche de lui ». Cette perte a non seulement marqué un tournant dans sa jeunesse, mais a également entraîné un changement majeur dans sa vie familiale.

Peu de temps après, Diane et sa famille sont déménagés pour vivre avec son grand-oncle d’origine Abenaki, un changement qui a introduit Diane à une culture et à une perspective entièrement nouvelles. Ce déménagement lui a non seulement offert un soutien familial dans un moment difficile, mais a également élargi son horizon culturel. Vivre avec son grand-oncle lui a permis de s'immerger dans les traditions et les valeurs autochtones, une expérience qui a profondément influencé sa vision du monde et son respect pour les cultures diverses. Cette période de sa vie a été une étape cruciale dans la formation de ses valeurs d'inclusion, de respect et de compréhension des différentes communautés culturelles, des principes qu'elle a continué à chérir et à promouvoir tout au long de sa vie.

À son rythme

De son propre aveu, Diane a rencontré des défis académiques dans sa jeunesse, elle qui n’excellait pas à l’école. Or, ces obstacles ne l'ont pas empêchée de trouver sa voie. Sa carrière professionnelle est un témoignage de son adaptabilité et de sa détermination. D'un emploi dans le commerce de détail dans les magasins Woolco, elle s'est épanouie en tant que formatrice pour un commission scolaire, puis en enseignante d'anglais pour adultes.

 

« J'ai toujours su que je voulais enseigner. Mais la vie m'a menée sur un chemin différent. C'est seulement plus tard que j'ai pu réaliser ce rêve », explique Diane.

 

Son approche de l'enseignement, centrée sur le renforcement positif et l'inclusion, reflète ses expériences et son éducation. En effet, Diane a poursuivi des études supérieures à un âge avancé, obtenant un doctorat à 65 ans. « J'ai appris que l'éducation n'a pas d'âge », dit-elle avec fierté.

 

 

Sa décision de s'établir en Colombie-Britannique a été influencée par le désir de se rapprocher de sa fille, étudiante à l'UBC. Là, elle s'est rapidement engagée dans la communauté francophone, devenant une figure clé dans diverses organisations, notamment l’AFRACB, ancêtre du Carrefour 50+. « Vivre en français, c'est une partie intégrante de qui je suis. Je crois fermement à la richesse de notre culture francophone et je souhaite la partager avec tous », affirme Diane. Cela dit, Diane présente également un vif intérêt pour les Premières Nations et croit fermement en l'importance de bâtir des ponts entre les cultures. Elle reconnaît toutefois qu'il y a encore du travail à faire.

Rester active

En plus de son engagement communautaire, Diane mène une vie active et saine. « Mon père est mort très jeune, alors j’ai toujours cru en l’importance de l’activité physique. Il faut rester alerte et à l’écoute de son corps. » Elle pratique notamment le bateau dragon et le kayak, trouvant dans ces activités un lien avec la nature qu'elle chérit tant, se rappelant ses nombreux moments au cours desquels elle accompagnait son père en forêt . « Rester actif est essentiel, non seulement pour le corps, mais aussi pour l'esprit», partage-t-elle.

 

 

À 71 ans, Diane Campeau est la preuve vivante qu'il n'est jamais trop tard pour poursuivre ses rêves et s'engager activement dans sa communauté. Son histoire est une source d'inspiration, démontrant que la résilience, l'ouverture d'esprit, et l'engagement peuvent mener à une vie enrichissante et influente.