La Colombie-Britannique est une terre d’abondance pour les amoureux de la nature et les adeptes de la récolte sauvage. Célia Auclair et Benjamin Patarin, fondateurs de l’entreprise “Forest for Dinner”, ont transformé leur passion pour la cueillette en une profession en récoltant de manière éthique et responsable des dizaines d’espèces sauvages comestibles. Forts de leur expérience de plus de dix ans dans les forêts de l’Ouest canadien, ils nous font découvrir l’art de la récolte sauvage et ses secrets.
Selon Célia Auclair, “la cueillette sauvage est un art ancestral qui consiste à récolter les trésors comestibles que la nature nous offre, tout en respectant les écosystèmes et les espèces qui y vivent”. Cette pratique permet de se reconnecter à la nature et de développer une meilleure compréhension de notre environnement.
Un aspect essentiel de la récolte sauvage est la saisonnalité. En effet, chaque plante, baie et champignon possède une période de récolte optimale pour profiter pleinement de ses saveurs et bienfaits nutritionnels. Voici quelques exemples de produits de la récolte sauvage en Colombie-Britannique et les périodes propices à leur cueillette :
- Morilles : ces champignons très prisés se récoltent au printemps, généralement entre avril et juin. Ils poussent souvent dans les zones récemment perturbées par des incendies de forêt.
- Chanterelles : ces champignons délicieux peuvent être récoltés en été et au début de l’automne. On les trouve fréquemment dans les forêts humides de conifères.
- Baies de sureau : ces baies au goût unique sont mûres à la fin de l’été et au début de l’automne. Elles sont souvent utilisées pour préparer des confitures, des sirops et des vins.
- Bourgeons de conifères : Les bourgeons des conifères, comme le sapin, le pin ou l'épinette, sont riches en vitamines et en nutriments, ce qui les rend intéressants d'un point de vue nutritionnel. Ils peuvent être consommés crus ou cuits, et sont souvent utilisés pour aromatiser des plats (salades) ou préparer des tisanes.
Benjamin Patarin souligne l’importance de bien connaître les espèces comestibles et toxiques avant de se lancer dans la récolte sauvage : “Il est essentiel de bien s’informer pour éviter de confondre des espèces comestibles avec des espèces toxiques ou vénéneuses, qui peuvent avoir des conséquences graves sur la santé.”
En plus de la connaissance des espèces et de la saisonnalité, Célia et Benjamin insistent sur la nécessité de récolter de manière responsable. Ils conseillent de toujours respecter l’environnement et de ne prélever qu’une partie de la ressource disponible, afin de permettre aux populations de plantes et de champignons de se régénérer et de perdurer. “Il est important de pratiquer la récolte sauvage de manière durable, pour préserver la richesse et la diversité de nos écosystèmes pour les générations futures”, explique Célia Auclair.
Les débutants dans la récolte sauvage peuvent se sentir intimidés par la quantité d’informations et de compétences nécessaires pour pratiquer cette activité en toute sécurité. C’est pourquoi Célia et Benjamin proposent des ateliers et des formations pour aider les amateurs à se familiariser avec les techniques de cueillette, les espèces comestibles et les bonnes pratiques. Ils partagent également leurs conseils et astuces pour préparer et conserver les produits de la récolte sauvage, afin de profiter au maximum de leurs saveurs et de leurs bienfaits nutritionnels.
La récolte sauvage est également une excellente occasion de passer du temps en plein air et de se reconnecter à la nature. “La cueillette sauvage nous permet de prendre conscience de la richesse de notre environnement et de développer un lien privilégié avec la nature”, précise Benjamin Patarin. “Elle nous incite également à adopter un comportement plus respectueux envers notre écosystème et à nous engager dans la préservation de notre patrimoine naturel.” Alors, n’hésitez plus, chaussez vos bottes, prenez votre panier et lancez-vous à la découverte des merveilles de la récolte sauvage en Colombie-Britannique !
Propos recueillis lors de la session de L’Échangeur du 6 avril 2023.